vendredi 25 mai 2012

Proposition de la CLASSE : taxer les banques. Geste hérétique ou hautement symbolique?

Au Canada, les toutes puissantes banques canadiennes sont les citoyens les plus privilégiés de notre système fiscal. En plus de former un oligopole confortable qui fait que les Canadiens paient plus cher que les autres leurs services financiers, le bénéfice des six grandes banques s’est élevé à 23,6 milliards$ en 2011. De plus, en raison d’une application laxiste des règles fiscales de la part du gouvernement, elles pratiquent et facilitent la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux leur ayant permis de détourner près de 6 G$ entre 2007 et 2009. Et si le taux d'impôt moyen statutaire des banques canadiennes se situe au-delà des 32%, il est beaucoup moins élevé lorsqu'on retire de l'équation l'ensemble des subventions et des avantages gouvernementaux dont elles bénéficient. Dans la réalité, le taux effectif moyen d'imposition des banques canadiennes est de seulement 20,0%! (source: Léo-Paul Lauzon)

Pourquoi serait-il hérétique de demander à ces contribuables hautement choyés que sont les banques de contribuer d’avantage afin de rendre possible la gratuité scolaire au Québec, elles qui sont loin de contribuer à la société leur juste part en taxes et en impôts?

Pourquoi le gouvernement Charest rejetterait du revers de la main la proposition de la CLASSE de taxer les banques à un taux de ,7% sur la valeur de leur capital, alors qu’il n’hésite pas à taxer la population à un taux de 9.5% et à lui imposer de plus en plus de tarifs?

Alors que la contribution de 410 millions$ demandée aux banques canadiennes représente bien peu à côté de leur bénéfice de 23,6 milliards en 2011, ce geste hautement symbolique que représente la participation des banques à une plus grande répartition de la richesse, leur rapporterait infiniment plus sur le plan de l’amélioration de leur image auprès de la population.

Malheureusement, une telle proposition, même si elle est une situation gagnante autant pour les étudiants que pour le gouvernement Charest, demeure une hérésie car, selon les disciples de la doctrine néolibérale, elle contrevient aux lois implacables du libre marché qui veut que rien ne doit interférer à la libre entreprise.

Mais, en partie grâce à la lutte étudiante, aux yeux d’un nombre de plus en plus grandissant de personnes, la gratuité de l’éducation est le symbole d’une société plus juste et libre de son destin, affranchie de l'emprise du néolibéralisme!

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