vendredi 2 avril 2010

À quand une couverture journalistique à la hauteur de la profession de journaliste?

Encore un reportage sur les dépenses de formation des employés de l'état. C'est à croire que la seule compétence des journalistes ne dépasse pas le niveau des faits divers.
Dois-je vous rappeler qu'il n'y a pas si longtemps les gouvernements ont sorti du trou dans lequel elles avaient précipité l'économie, les institutions financières et l'industrie automobile. Les milliards ainsi injectés ont provoqués les déficits records que nous subissons aujourd'hui.
Dois-je également vous rappeler que le budget Bachand ne fait contribuer les entreprise que de 7% à l'effort d'élimination du déficit.
Sachant cela, les journalistes pourraient-ils cesser de s'acharner sur leurs confrères et consœurs travailleurs du secteur public. Le seul fait du peu de contribution demandé aux entreprises ne devrait-il pas orienter les reportages vers la classe économique? N'y a-t-il pas en ce moment un déséquilibre dans la couverture du budget Bachand?
Les apparences nous portent à croire que les journalistes contribuent à la désinformation de la population en s'acharnant sur un seul volet du budget. Serait-ce par paresse, par incompétence ou par manque de courage journalistique? À vous de répondre.
Mais de grâce, cessez de nous affubler de ces reportages digne de la section des chiens égarés qui ne fait certainement pas honneur à la profession de journaliste.
Au nom de l'auditoire télévisuel et des lecteurs de la presse écrite, je revendique le droit à une information complète et de qualité.

jeudi 1 avril 2010

Les entreprises seraient-elles la nouvelle vache sacrée que même le quatrième pouvoir n'ose contester?

Suite au dépôt du budget Bachand, je me demande pourquoi les médias et les maisons de sondage ne creusent pas plus le fait du peu d'effort qui est demandé aux entreprises? L'immunité et l'intouchabilité des entreprises seraient-elles devenues les nouvelles vaches sacrées du Québec?
En tout cas, le ministre Bachand n'a qu'à dire qu'on ne touche pas aux entreprises car ce sont elles qui donnent les jobs, pour clouer le bec des journalistes.
Moi je réponds à M. Bachand que la relation employeur-employé en est une d'égal à égal car aucune entreprise ne peut exister sans ses employés.
Je répondrais également que la richesse existe dans les profits des entreprises et dans les milieux financiers. On a qu'à penser aux institutions financières et aux spéculateurs responsables de la pire crise financière depuis 1929. Au lieu de les sanctionner et de les encadrer, les gouvernements leur ont donné des milliards, ce qui a provoqué les déficits records que l'on connait présentement.
Des milliards pourraient être récupérés auprès de ces prédateurs en quête de profits toujours plus grands.
Le vrai courage serait d'agir sur les paradis fiscaux et sur les spéculateurs. Des discussions en ce sens sont à l'ordre du jour dans les réunions du G8 surtout depuis la crise financière. La taxe Tobin, qui imposerait une taxe de .01% sur les transactions financières, permettrait, non seulement de réguler les marchés financiers, mais aussi de financer les services publics.
Je demande donc aux médias de ne pas tomber dans la facilité en abdiquant devant le pouvoir politique et économique. Ayez donc le courage, messieurs et mesdames les journalistes, d'aller au delà des portes closes des forteresses dans lesquelles se cachent les gestionnaires des institutions détentrice de la richesse. Ayez le courage de ne pas accepter leurs réponses toutes faites et soyez à la hauteur de votre profession en vous donnant les moyens de les remettre en question.
Finalement, je pose la question aux journalistes: avec une contribution des entreprises de seulement 7.1% pour atteindre l'équilibre financier, pourquoi les médias, incluant les maisons de sondage, n'orientent-ils pas plus leurs actions vers la classe économique? Seraient-ils soumis aux dictats des entreprises, cette nouvelle vache sacrée que personne, même le 4ième pouvoir, n'ose remettre en question?

samedi 30 janvier 2010

Hausse des impôts des particuliers: pas très brillant comme stratégie

J'ai envoyé cette lettre à un des syndicats qui représentent les employés du gouvernement du Québec en réaction à une conférence de presse dans laquelle un des dirigeants suggérait au gouvernement de hausser les impôts des particuliers pour aller chercher l'argent qui lui manque.


Ça fait plusieurs années que je déplore le manque d’innovation des syndicats de la fonction publique québécoise lorsque vient le temps de négocier avec le gouvernement. Mais cette semaine, le coup des augmentations d’impôts des particuliers pour aller chercher les revenus dont aurait besoin le gouvernement pour payer les augmentations demandées, relève carrément de l’imbécillité.

Quant on sait que l’opinion publique est le nerf de la guerre pour faire bouger le gouvernement, on se demande qui peut bien avoir conseillé ce discours à nos dirigeants syndicaux. Je me demande même si les centrales syndicales ont des services de relations publiques. Ou si non, font-elles appel à des firmes spécialisées. Dans le cas contraire, comment voulez-vous rivaliser avec le gouvernement. Comment voulons-nous gagner la bataille médiatique, qui plus que tous les moyens de pression classiques (grèves du zèle, débrayages sporadiques, grèves illimitées) peut faire fléchir la partie adverse.

Pour gagner la guerre médiatique, tous les moyens sont bons. En ces temps d’odeur de corruption au sein du gouvernement, n’aurait-il pas été plus brillant de dire que le gouvernement ferait mieux d’aller chercher de l’argent là plutôt que de s’en prendre aux employés du gouvernement.

De manière plus générale, pourquoi ne pas utiliser une partie de l’argent des cotisations syndicales (comme par exemple le fonds de grève) pour concevoir une campagne publicitaire basée sur l’inaction du gouvernement face au détournement des milliards de dollars de l’impôt par certains individus et certaines entreprises. Pourquoi ne pas engager des spécialistes en économie, je pense particulièrement à Léopold Lauzon, qui pourraient chiffrer ces détournements ainsi que les mécanismes qui les permettent. De cette manière, la démonstration serait faite que les grands responsables de la situation déficitaire des finances publiques sont ces fraudeurs sans scrupules dont le gouvernement est complice de par son inaction et son manque de courage. La démonstration pourrait également être faite que si le gouvernement agissait, même modérément, sur ces plus riches, il récupérerait suffisamment d’argent en impôt, non seulement pour payer le petit 11 % demandé, mais aussi pour investir en santé, en éducation et dans les infrastructures.

En tant que membre du SPGQ je serait prêt à contribuer monétairement pour financer une telle campagne car je crois que de nos jours, seule l’action médiatique peut avoir un réel impact sur le gouvernement. Il ne s’agit pas seulement que nos dirigeants syndicaux disent lors que trop rares et trop courtes apparitions à la télévision que nos demandes de 11 % sont raisonnables. Non, il faut frapper là où ça fait mal, et ensuite il faut marteler le message.

Mais de la manière dont les négociations sont parties, je crains que ce soit encore le gouvernement qui nous impose nos conditions et qu’aux yeux de la population il ait maté ces fonctionnaires qui sont déjà trop gâtés. Le gouvernement aura ainsi gagné deux guerres ; la guerre des négociations et la guerre de l’image.

En terminant, j’exhorte nos dirigeants syndicaux d’utiliser de façon plus productive l’argent des cotisations syndicales. J’ai la ferme convictions que malgré l’inégalité des moyens, et grâce au dévouement des dirigeants et des militants syndicaux, nous pouvons rivaliser avec le gouvernement mais ce à condition de se battre avec les mêmes armes que lui.

Réponse à l'article «L'effronterie des fonctionnaires» de Michel Girard paru le 2009-10-17

Monsieur Gérard,

J’aimerais vous exprimer toute mon admiration face à votre très grand courage. En effet, ça prend une sacré bonne dose de courage pour dénoncer ce que vous qualifiez «d’effronterie» des fonctionnaires. Effronté est un bien faible mot pour qualifier ces biens nantis gras dur de notre société quand on sait que la grande majorité gagne un scandaleux 35 000 piasses par année. Quand on sait également que nos hôpitaux et nos écoles sont peuplés de fainéants incapables de régler les problèmes de santé et d’éducation. Quand on sait aussi que ces maudits incompétents ne sont même pas capables d’entretenir et de construire des routes comparables à celles des États. Grâce aux journalisses de votre stature, et spécialement vous mossieur Gérard, un pavé est jeté dans la flaque du monde perverse et diabolique du secteur publique. Ça prend des super héros comme vous pour combattre l’empire du mal.

Vous auriez pu tomber dans la facilité et vous en prendre aux grandes entreprises qui en ces temps difficiles ont tant besoin de l’aide des payeurs de taxe pour les sortir du trou. Ce serait un bien grand scandale et une énorme effronterie de mettre en doute l’état d’indigence dans lequel sont plongés ces grands piliers de notre société. Nous leur devons tout car nous ne serions rien sans eux. Alors, pourquoi s’acharner sur eux en leur reprochant d’être la cause de l’effondrement du système économique pour ensuite demander au peuple de leur donner des milliards quitte à plonger l’état dans d’énormes déficits. Pourquoi leur reprocher de détourner de l’impôt des centaines de milliards de profits vers des paradis fiscaux grâce aux judicieux conseils des robins des bois des «pôves riches» que sont les grandes firmes d’avocats.

En vérité en vérité je vous le dit mossieur Gérard, que serait le «monde néo libéral libre» sans de vaillants combattants épris de justice comme vous. Le bonyeu saura récompenser les justes le moment venu.

Je terminerai en vous souhaitant de tout cœur le prix Pulitzer pour votre époustouflante chronique du samedi 17 octobre dans la presse, qui est un modèle de professionnalisme, de recherche et d’intégrité.

Bien à vous Gérard.

p.s. : Je transmets une copie de cette lettre au syndicat dont la démoniaque Claudette Carbonneau en est la présidente afin qu’il sache que vous ne parlez pas seulement en votre nom mais au nom de milliers sympathisants du temple du nouveau et amélioré néo libéralisme bienveillant.