mardi 18 octobre 2011

La désinformation en pleine action

Quelle n'étais pas ma surprise d'entendre à la radio ce matin que les québécois sont en faveur d'un PPP et du péage pour le pont Champlain. Sur le coup j’me suis dit que les québécois sont ou bien niaiseux ou bien masos d’être d’accord de se faire taxer pour passer sur un pont qu’ils prennent la plupart du temps pour aller travailler. Mais je me suis rappelé de la belle annonce du ministre des transports fédéral et de ses acolytes municipaux, de la construction d’un pont en PPP avec péage parce disent-ils « l’état est dans un contexte budgétaire serré ». Je me rappelle ensuite des entrevues qui ont suivies dans lesquelles nos brillants politiciens ont martelé le message du « pas de péage pas de pont », message gobé et retransmis tel quel par nos super « journalisses ». Pas un seul pour confronter l’argument du « contexte budgétaire serré » servi par nos politiciens, à l’argument de la défiscalisation des entreprises, ou à celui du traitement fiscal privilégié fait aux détenteurs de capitaux, ou bien celui de la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux ou à celui du refus du Canada d’imposer une taxe sur les transaction financières alors que l’Europe va de l’avant. Ces défaillances fiscales représentent des milliards de dollars de moins dans les coffres de l’état. Pas un seul de nos brillants et courageux « journalisses » pour demander à ceux qui préfèrent taxer les particuliers, qu’est-ce qu’ils comptent faire pour améliorer le système fiscal canadien afin de le rendre plus équitable. Je ne pense pas que ce genre de question requiert un niveau élevé de compétence en économie et est tout à fait à la portée du journaliste moyen. Mais je ne sais quelle force invisible les empêchent de faire un vrai travail de journaliste, c’est-à-dire de donner aux gens une information complète et de qualité. Ils nous servent plutôt de la désinformation au goût du pouvoir en place.
Alors, comment blâmer les québécois de croire que les PPP et les péages sont la seule solution à la construction d’un pont dont ils ont absolument besoin. Mais à supposer que la question aurait été : «Sachant que les canadiens ont inverti dans les paradis fiscaux des sommes totalisant 146 milliards de dollars CAN en 2009 et que la perte en impôt représentent des milliards de dollars, êtes-vous d’accord pour l’imposition d’un péage sur le pont Champlain ?». Pensez-vous que les québécois auraient été en accord ? L’art de la désinformation réside dans la façon de poser les questions et de contrôler l’information.

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