Quelle n'étais pas ma surprise
d'entendre à la radio ce matin que les québécois sont en faveur d'un PPP et du
péage pour le pont Champlain. Sur le coup j’me suis dit que les québécois sont
ou bien niaiseux ou bien masos d’être d’accord de se faire taxer pour passer
sur un pont qu’ils prennent la plupart du temps pour aller travailler. Mais je
me suis rappelé de la belle annonce du ministre des transports fédéral et de
ses acolytes municipaux, de la construction d’un pont en PPP avec péage parce
disent-ils « l’état est dans un contexte budgétaire serré ». Je me rappelle
ensuite des entrevues qui ont suivies dans lesquelles nos brillants politiciens
ont martelé le message du « pas de péage pas de pont », message gobé et retransmis
tel quel par nos super « journalisses ». Pas un seul pour confronter l’argument
du « contexte budgétaire serré » servi par nos politiciens, à l’argument de la
défiscalisation des entreprises, ou à celui du traitement fiscal privilégié
fait aux détenteurs de capitaux, ou bien celui de la fuite des capitaux dans
les paradis fiscaux ou à celui du refus du Canada d’imposer une taxe sur les
transaction financières alors que l’Europe va de l’avant. Ces défaillances
fiscales représentent des milliards de dollars de moins dans les coffres de
l’état. Pas un seul de nos brillants et courageux « journalisses » pour
demander à ceux qui préfèrent taxer les particuliers, qu’est-ce qu’ils comptent
faire pour améliorer le système fiscal canadien afin de le rendre plus
équitable. Je ne pense pas que ce genre de question requiert un niveau élevé de
compétence en économie et est tout à fait à la portée du journaliste moyen.
Mais je ne sais quelle force invisible les empêchent de faire un vrai travail
de journaliste, c’est-à-dire de donner aux gens une information complète et de
qualité. Ils nous servent plutôt de la désinformation au goût du pouvoir en
place.
Alors, comment blâmer les québécois de croire que les
PPP et les péages sont la seule solution à la construction d’un pont dont ils
ont absolument besoin. Mais à supposer que la question aurait été : «Sachant
que les canadiens ont inverti dans les paradis fiscaux des sommes totalisant
146 milliards de dollars CAN en 2009 et que la perte en impôt représentent des
milliards de dollars, êtes-vous d’accord pour l’imposition d’un péage sur le
pont Champlain ?». Pensez-vous que les québécois auraient été en accord ? L’art
de la désinformation réside dans la façon de poser les questions et de
contrôler l’information.
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