mercredi 3 juillet 2013

ACQ: fraude par corruption et par travail au noir

Même si on le savait déjà, la commission Charbonneau nous a confirmé ces derniers mois la participation à la corruption de certains entrepreneurs membres de l'ACQ. Cette fraude consiste à gonfler le coût des contrats pour retourner une partie de l'argent à des intermédiaires qui le distribuent dans les caisses électorales ou directement dans les mains d'individus verreux. On a même entendu certains entrepreneurs affirmer que la non participation et encore moins la dénonciation de ce système de corruption n'était pas une option car s'ils le faisaient ils n'avaient aucune chance de rester en affaire! Ils se présentent donc en victimes forcées de participer à ce vaste système de fraude afin de quémender des indulgences et de minimiser la gravité du crime commis.

Dans le même ordre d'idée, tout le monde est au courant qu'un nombre considérable de travaux de construction se font au noir, ce qui prive l'état de centaines de millions en revenus fiscaux. Ce que la grève dans la construction nous a permis d'apprendre par l'intermédiaire d'une lettre envoyée par l'ACQ à la ministre Maltais, c'est que des entrepreneurs paieraient des travailleurs au noir pour les heures travaillées le samedi, car s'ils les payaient à temps double cela mettrait en péril la rentabilité des contrats. Ce que nous disent les entrepreneurs c'est qu'ils sont encore une fois victimes, cette fois-ci victimes des méchants syndicats, qui les forcent à commettre de la fraude fiscale, sans quoi ils ne pourraient par être rentables! On peut comprendre la ministre Maltais d'être outrée par cette pratique criminelle et de demander à la CCQ d'intensifier ses enquêtes afin de débusquer ces fraudeurs.

Autant la corruption que la fraude fiscale sont des crimes graves, car même s'ils sont non violents, ils provoquent des souffrances voire même des morts dans nos hôpitaux, nos maisons de retraite et nos écoles par manque de soins suffisants.

Il est parfaitement aberrant de voir des entrepreneurs et leur association l'ACQ venir justifier le fait de commettre des actes criminels plutôt que de les dénoncer et de les sanctionner! Il est encore plus aberrant de constater le peu d'importance qu'accorde les médias et leurs experts en économie à ce type de crime, car on sait bien que tout est pardonnable à ces nouveaux sauveurs du monde que sont les gens d'affaire! Par contre, lorsque des travailleurs exercent des moyens de pression tout à fait légaux et font la grève, toute la classe patronale appuyée par la machine médiatique crient à la catastrophe économique dont ces travailleurs ingrats en sont l'unique cause!

Messieurs et mesdames de l'ACQ, sachez qu'un crime est un crime et qu'il est punissable quelles qu'en soient les raisons qui ont mené à le commettre. Sachez également que de détourner des fonds publics n'est pas un crime mineur, mais un crime grave qui appelle à des sanctions sévères. Au lieu de prêcher l'impunité, jouez donc votre rôle de protection de vos membres qui eux s'efforcent malgré tout d'être honnête, en débusquant les pommes pourries, puis en les sanctionnant avec fermeté!
Maltais s'inquiète du travail au noir dans la construction

2 commentaires:

  1. Extrait de l'article de La Presse: "L'ACQ expliquait notamment ne plus pouvoir payer les travailleurs en temps double lorsqu'ils reprennent la fin de semaine des travaux reportés à cause d'intempéries. Dans ces conditions, «il est impossible pour un employeur de rentabiliser un contrat», écrivait le président de l'ACQ Jean Pouliot. Les employeurs sont donc «la plupart du temps (...) contraints de faire travailler des salariés le samedi sans le déclarer aux autorités fiscales», avouait-il. L'ACQ soutient que même si ses membres veulent éviter le travail au noir, le «dogmatisme» des syndicats «rend l'honnêteté quasi impossible dans l'industrie»." C'EST L'BOUTTE D'LA MARDE!

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  2. Un des champions en économie de La Presse Francis Vailles se porte à la défense de l'ACQ dans la justification du travail au noir de ses membres. Dans son article du 4 juillet il affirme que: "Il s’agit probablement d’une première : une association patronale qui admet candidement que ses membres font du travail au noir. Et qui le justifie!". Et de rajouter plus loin dans l'article: "Ce que j’en pense? Je dis bravo à l’ACQ. Pourquoi bravo? D’abord, parce qu’on ne réglera pas le travail au noir en se mettant la tête dans le sable: il faut parler franchement. Ensuite, parce que l’ACQ aborde l’une des raisons qui expliquent le «fléau des enveloppes comptant»: les coûts prohibitifs de l’industrie." Il termine l'article par ceci: "Il y a essentiellement deux façons de contrer le travail au noir. On peut soit augmenter les inspections et les enquêtes, soit rendre le travail au noir moins attrayant. Agnès Maltais a exigé la première option. Jean Pouliot a demandé, certes maladroitement, qu’on opte pour la seconde option. Est-il possible de choisir un peu des deux?" Au lieu de condamner les propos de l'ACQ, et par le fait même la pratique du travail au noir, le brillant et servile Francis Vailles se fait la courroie de transmission du message de l'ACQ qui justifie plutôt que de condamner le travail au noir dans la construction. Pauvre monsieur Vailles, votre incompétence n'a d'égale que votre malhonnêteté intellectuelle. Honte à ceux qui publient et cautionnent de telles incitations à frauder le système! Mais à quoi s'attendre de plus des forces fédéralistes et néolibérales pour qui tout est permis pour maintenir le système économique et politique en place!

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