Dans son édition du 4 janvier dernier, La Presse publiait
dans sa section Débats, un texte de M. Jean-Marc Lord intitulé « La grande
guignolée de M. Harper ». En lisant cette opinion, qui va à l’encontre de
sa ligne éditoriale résolument néo libérale, je me suis demandé pourquoi La
Presse avait accepté de le publier. Peut-être
est-ce un effet du mouvement des indignés qui a permis de mettre sur la
place publique les énormes inégalités dans la distribution de la richesse
qu’engendre notre système économique. Ne pouvant plus mettre le couvert sur
cette triste réalité, La Presse, pour se donner bonne conscience, aurait donc
permis qu’un petit soubresaut d’indignation s’exprime dans ses pages.
Merci à La Presse car ce texte en dit long sur le rôle des
médias dans la prestation d’une information complète et objective, c’est-à-dire
libre de toute pression économique ou politique.
En effet, votre lecteur soulève des points d’une très grande
importance dans l’analyse de notre système économique. Il remet en question la
grande générosité du gouvernement Harper envers les grandes entreprises en leur
accordant un 4 milliards supplémentaire, faisant passer leur taux d'impôt de
16.5% à 15% en 2012. Il met en opposition la tenue de guignolées qui tentent de
compenser pour le sous financement des services publics, et les milliards qui
sont consentis aux entreprises. Il remet également en question le discours
économique qui veut que ces baisses d'impôts seront largement compensées par
les investissements quand ceux-ci sont toujours accompagnés de juteux crédits
d'impôts et de non moins généreuses subventions qui contribuent à assurer aux
entreprises de gros profits.
Mais ces remises en
question ne devraient-elles pas venir de la communauté journalistique,
notamment les journalistes économiques? Eux qui sont sensés posséder un large
éventail de connaissances des divers modèles économiques en plus de se faire
les farouches défenseurs de l'objectivité journalistique, n'ont-ils pas le
devoir de livrer une information libre et complète qui soit le reflet de la
société? N’ont-ils pas le devoir de remettre en question, voir même de contester
le pouvoir en place, lorsque celui-ci engendre de telles inégalités et de
telles injustices sociales?
Tout comme avec le mouvement des indignés, ce ne sont que
des principes généraux d’inégalités sociales qui sont rapportés par les
journaux afin de maintenir le niveau d’ignorance juste assez élevé pour que les
citoyens acceptent avec résignation qu’il est inévitable qu’il y ait des
pauvres et que seules des coupures dans les services publics jumelées à des
incitatifs fiscaux aux entreprises peuvent
générés plus de richesses.
Afin de faire respecter le droit des citoyens à une information
libre et complète, je fais appel au professionnalisme et au sens du devoir des
journalistes, et plus particulièrement les journalistes économiques, afin qu’ils
nous livrent enfin une information qui ne soit pas seulement le même discours
néo libérateur des maîtres de la pensée unique.
Journalistes, « Libérez-vous des néo libéraux! »
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