lundi 29 août 2011

L'art de fermer le clapet des journalistes

Interrogé par les journalistes lors de son voyage de promotion de son plan nord en Chine, Charest a répondu: «Nous allons vendre nos ressources à un prix qui est bon pour les Québécois», et de rajouter, «Le Québec est aligné sur les modes de prélèvement reconnus internationalement, et on est déjà 28 % plus élevé que la moyenne canadienne. Il est faux de prétendre que le Québec vend ses ressources en deçà des prix qu'il devrait exiger, ce n'est pas vrai, c'est une fausseté» (voir cet article du Devoir du 2011-08-29 http://www.ledevoir.com/politique/quebec/330278/mission-commerciale-en-chine-charest-se-defend-de-brader-les-ressources-du-quebec )

Son ministre Gignac du développement économique renchérit en parlant des redevences minières: «Il faut regarder ce qui se fait à l'échelle internationale. Vous savez, si vous demandez 50 % de redevances sur zéro activité, eh bien, ça va vous donner zéro. Donc, il faut être raisonnable aussi»

Du coup, Charest et Gignac, champions de l'économie mondiale ont cloué le bec des journalistes. Aucun d'entre eux n'a confronté ces réponses à d'autres modèles de développement présents dans d'autres pays. Aucun n'était assez informé (est-ce possible d'un journaliste?) pour mettre en opposition ces affirmations avec le modèle Norvégien par exemple qui augmente l'apport fiscal des entreprises permettant la création d'un fonds afin de prévoir l'épuisement éventuel des ressources naturelles.

N'y a-t-il pas au Québec un seul journaliste qui possède suffisamment de compétence économique pour ne pas s'écraser devant les affirmations des politiciens et de certains économistes. Un journaliste capable de nous donner toute l'information nécessaire pour nous faire une opinion éclairée sur le développement minier au Québec.

La réponse est bien évidemment qu'il y en a des journalistes compétents. Le problème est qu'aucun d'entre eux n'a ses entrées dans les grands médias car pour y avoir sa place il ne faut surtout pas mettre en doute les modèles politiques et économiques en place.

Les journalistes économiques et politiques de La Presse, du Journal de Montréal, du Devoir, de TVA, de V (s'il y en a ), de Radio-Canada sont la disgrâce de la profession journalistique car ils contribuent à une forme d'omerta qui prive les citoyens d'une information libre et complète.

Tout comme la libre concurrence en économie, la liberté de pensée et d'expression en journalisme qui sont sensée être des règles sacrées, sont souvent baffouées au profit de ceux qui les contrôle.

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